Académie Hetalia
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 Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie]

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MessageSujet: Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie]   Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie] EmptyDim 27 Oct - 21:09

Ce dimanche matin, l'Académie était incroyablement calme ; une moitié du dortoir nordique somnolait encore, assommée par une veillée arrosée-et-secrète-interdite-à-tout-ce-qui-est-sous-le-56ème-parallèle-nord. Berwald avait disparu les Dieux savaient où (et Tino espérait qu'il n'avait pas embarqué dans le premier bus, direction la zone commerciale ; il avait eu un air bizarre quand Tino avait déclaré en soupirant qu'il aurait donné n'importe quoi pour des fraises, même si ça n'était pas la saison). Et la patinoire était utilisée actuellement pour les entraînements de patinage artistique, une discipline dont le jeune Finlandais n'était pas vraiment un aficionado (malgré les messages encensant Jääprinsessa, la jolie Kiira, sur les forums finnois relatifs au sport de façon générale ; ce qui aurait d'ailleurs du le faire réfléchir, les deux tiers de ses fans masculins n'étant pas tout à fait là pour admirer la perfection de ses pirouettes).

Bref, c'était un dimanche calme, tranquille, sans catastrophe et sans devoirs en retard : Tino était libre de s'adonner à un plaisir coupable.

Quitte à décevoir notre lectorat, le jeune homme ne se dirigea ni vers un dortoir, ni vers des douches et encore moins vers les caves (...sérieusement, revoyez vos lectures, vous me faites un peu peur) : c'est d'un pas tranquille qu'il obliqua vers la salle d'informatique de l'école, et plus précisément vers le local de l'atelier HARP.

Contrairement à ce que laissait suggérer l'acronyme de l'atelier, la seule musique émise dans le local était une mélopée feutrée de légers bips et de soufflement de ventilateurs ; le coeur battant, Tino enfila une combinaison à sa taille, ajusta un casque et s'installa sur l'une des machines permettant l'accès à la technologie de réalité virtuelle. L’appréhension était forte, comme à chaque fois ; cependant, il n'hésita pas lorsqu'il parvint à l'écran d'identification.

Tino adorait le système HARP. Pas qu'il soit un fanatique d'histoire géo-politique, non : la matière lui paraissait difficile à appréhender dans son entier, suffisamment riche pour paraître impossible à connaître sur le bout des doigts, en tout cas sans avoir un stock d'aspirine grand comme l'arbre-monde. Par contre, le système de réalité virtuelle de l'école... C'était comme fermer les yeux et rêver que l'on rentre chez soi. Pour lui, qui se sentait si souvent déraciné, c'était un sentiment précieux.

Il lança sa session, et n'hésita pas longtemps avant de programmer le démarrage de l'immersion pour le 30 novembre 1495. Un bourdonnement familier envahit sa boite crânienne et il sentit son corps se détendre, comme s'il plongeait dans le sommeil. L'écran informatique disparut dans une brume.

Quand elle se dissipa, il n'y avait plus de salle d'informatique, plus d'académie ; si on l'avait interrogé à cet instant, Tino aurait juré sur ses mèches blondes qu'il avait passé la veille avec le taciturne Suède, attablé dans une salle du château de Viipuri, essayant de détendre le moral de l'impressionnant Suédois. Chose difficile lorsque l'on se trouvait assiégé dans une forteresse frontalière, en n'ayant qu'une ou deux centaines d'hommes face à des troupes moscovites largement en surnombre. En dépit des encouragements de Tino ("Les paysans que nous avons recrutés sont braves! et fiers! Ils sont les fils de Väinämöinen! Ils sont aussi aguerris que vos soldats, messire Ruotsi!"), l'autre nation était restée grave ; lui et Lord Posse n'avaient conversé qu'à voix basse, et encore, seulement une fois que Tino fut allé s'étendre sur la couche du représentant du royaume suédois, de sorte que le jeune Finlandais n'avait pu ouïr aucune bribe de phrase, et que le vague bruit de leurs voix l'avait bercé jusqu'au sommeil.

Il était heureux qu'il ait pu dormir.

A présent, il était en première ligne des combats, tentant de débarrasser les murailles des soldats moscovites qui les prenaient d'assaut. La sueur troublait sa vue, le cruel vent d'hiver déviait chacune de ses flèches, et les troupes russes continuaient leur avancée inexorable. Il ne pouvait discerner la silhouette massive et familière de messire Ruotsi en nul endroit, où que se porte son regard apeuré. Partout, l'air n'était que sang et hurlements ; le danger se rapprochait et bientôt, il lui faudrait sortir son épée courte pour engager le corps-à-corps. Il haletait, le sang lui battait aux tempes. L'adrénaline suffisait à peine à dissimuler sa terreur.

De la tour à sa droite lui parvint tout à coup une grande clameur ; des corps furent jetés par les fenêtres, hurlant et gesticulant tels des pantins de foire. L'estomac de Tino se souleva lorsqu'il reconnut certains des malheureux : des chevaliers appartenant à la garde de messire Ruotsi, des camarades, et, pire encore, des paysans, de ceux qu'il avait aidé à convaincre de participer au combat.

Il lui semblait que l'odeur du sang devenait intoxicante et que l'enfer était parvenu ce jour à s'étendre sur terre. Il pouvait jurer qu'il s'agissait de ce Jugement Dernier que messire Ruotsi lui avait maintes fois dépeint, lors de la catéchèse.

Les couleurs moscovites flottaient sur la tour, à présent ; le reste du château ne tarderait pas à suivre. Viipuri était perdu. Perdu.

Tino raffermit son emprise sur la garde de son épée, tenta de maîtriser son tremblement, et fit ce que son suzerain attendait de lui : avec un hurlement, il chargea en direction des assaillants.

Dans la fureur de la bataille, il ne perçut pas le signal sonore avertissant d'une nouvelle connexion à la session informatique en cours.

Trop impatient de commencer, Tino n'avait pas réglé les paramètres de son scénario sur 'privé' ; après tout, si Berwald revenait de son expédition en ville, il voudrait peut-être lui aussi voir la légendaire explosion du château de Viborg. Malheureusement pour Tino, il était encore une fois victime du mono-neurone nordique. Et n'avait pas réalisé qu'une autre nation pouvait naturellement assister à l'événement, sans que l'on ait le moindre besoin de l'y inviter.
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MessageSujet: Re: Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie]   Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie] EmptyVen 6 Déc - 16:56

(Joyeux anniversaire Tino ! Voilà un russe en cadeau !!)



L'attrait que le H.A.R.P exercait sur le représentant de la Russie était très mitigé. A vrai dire, l'eut-on laissé faire à sa guise qu'il aurait systématiquement fait la poule, triant soigneusement les périodes traitées. Il supposait vaguement que ce devait être le cas pour pas mal de ses chers condisciples au sein de l'Académie, ce qui aurait apaisé sa conscience estudiantine si celle-ci avait été un peu plus consistante. Ce n'était pas le cas. après tout, Ivan estimait que la place lui était dûe, un peu comme il estimait que ceci et cela, et en somme tout ce qu'il considérait comme sa propriété, lui appartenait. Par conséquent, on ne peut pas dire que c'était un élève assidu. Pour le H.A.R.P comme pour le reste. Néanmoins, il y trouvait certains intérêts, et, de temps en temps, il s'y rendait de lui-même, bien que ces virées demeurârent rares (essayez donc de répéter ça très vite à voix haute).

Le dimanche était traditionnellement réservé au repos, et donc à passer du temps avec les cherrrs camarrrades. Même et surtout si les concernés n'étaient pas trop partants. Et quand bien même certains pouvaient se dérober, l'aile commune lui permettait d'avoir au moins son trio de choupichous, ses zamipourlavie, ses passe-temps rien qu'à lui, ses poulets en caoutchouc. Ça suffisait pour passer le temps- et pour que personne n'oublie que l'attention de Russie doit se payer en dévouement constant et systématique. Chers petits poulets ♥

L'inconvénient de cette communauté dortoiresque, bien entendu, était la vigilance à fournir pour échapper à Natalia. Oh, bien sûr, il aimait bien sa petite soeur, hein, c'est pas ça... Mais, comment dire... il... préférait... bien l'aimer de loin. Voilà. C'était la raison pour laquelle il avait quitté l'aile slave, ce dimanche-là. Biélorussie montait à l'assaut, et il avait jugé opportun de la laisser tranquillement fouiller tout le dortoir pour essayer de le trouver, et de fuir en douce pendant qu'elle checkait les dessous de lit.

Une fois dans les couloirs déserts, que faire ? Il n'avait trouvé personne sur son chemin, pas une âme avec qui partager un cordial moment. Ses pas l'avaient mené près de la porte de l'atelier H.A.R.P, et il s'y arrêta. Oui, pourquoi pas...? Natalia ne viendrait pas le chercher jusque là, et ça lui ferait passer le temps en attendant qu'elle aie fini son accès d'amour fraternel. Il entra donc dans le local... Et constata qu'il était occupé. Malgré la façon dont le petit bonhomme était harnaché, il demeurait reconnaissable, et au cas où, un bref regard sur le moniteur confirmait qu'il s'agissait bien de Finlande.
Finlande, voilà un camarrrade bien impalpable, et fuyant comme une anguille, et pourtant, ils avaient taaaaant de choses à partager ! Il avaient tant de choses en commun ! En vérité, Russie songeait parfois qu'il lui faudrait se lier plus étroitement avec le représentant de la Finlande, dont la propriété... pardon, dont l'amitié lui revenait de droit, bien plus qu'à Suède.

Russie prit quelques instants afin d'examiner plus en détail les données de session de Finlande. La date choisie lui était vaguement familière, et se rattachait à un lieu qui l'était  bien davantage. Bien sûr, qu'il avait l'accès. Finlande ne se trouvait-il pas virtuellement en plein territoire russe ? Bien sur, ce n'était pas encore le cas en ce vilain jour de 1495, mais ça serait malgré tout une occasion de s'amuser. Comme ça tombait..! Il adressa un sourire au finlandais absent.


"Ça êtrrre amusant ? Rrrussie venirrr jouer avec toi ♥ "


Intégrer la session en route de Finlande et s'équiper ne prit qu'une dizaine de minutes à Russie. Et, très vite, il laissa l'Académie, ses joyeux et fuyants camarrrades, ses poulets en caoutchouc et l'acharnement de Natalia pour une journée froide d'hiver, plus de cinq siècles en arrière.

Le siège s'éternisait. Depuis plusieurs semaines, les troupes russes ceignaient la forteresse, et il n'y avait pour maintenir leur persistance que la conviction que le dénouement était proche, et qu'il serait à leur avantage. Comment aurait-il pu en aller autrement ? La supériorité du nombre s'ajoutait à la vaillance, et compensait probablement le pernicieux sentiment  de n'avoir rien à y gagner que le contentement d'un allié capricieux. Alors qu'il prenait une profonde inspiration d'air froid, Ivan corrigea sa pensée. Non, pas rien. Les territoires finlandais constitueraient une récompense non négligeable, et ce serait profitable à tout le monde. Il était convaincu qu'il y avait à tirer du petit blondinet bien davantage que ce qu'en faisait Suède. Sans nul doute, Finlande serait reconnaissant de l'attention quotidienne que lui porterait Russie. Quant à Suède, il règlerait ses comptes avec Danemark, ça ne le concernerait plus.
Oui, à bien y penser, même si l'expédition manquait du charme de l'appropriation, le prince avait eu raison de consentir à apporter son aide et à envoyer de brillants chefs de guerre. C'était un bon dirigeant, et Ivan ne doutait pas que son fils, le petit Vassili, ferait encore mieux. Il regrettait d'ailleurs d'être éloigné de Moscou et du plaisir qu'il avait à le voir grandir, habité de la certitude que cette lignée accomplirait de grandes choses, et le mènerait à son apogée.

Pour l'heure, il convenait de faire plier Suède, ce qui ne devrait plus être très long. Il s'était donné des moyens conséquents, mais qui demeureraient vains face à l'assaut russe. La bataille était violente, la dernière ligne droite vers une indiscutable victoire, ce qui lui arracha un sourire. Celui-ci s'épanouit encore plus lorsqu'il aperçut Finlande qui s'épuisait inutilement à repousser la montée inexorable de l'armée venue de Moscou.  Le pauvre petit, il serait bien dommage qu'il soit abîmé. Russie n'aimait pas tellement recevoir des jouets déjà cassés. Au vu de la situation, il ne lui fut pas difficile de se frayer un chemin jusqu'à lui, déployant son immense carcasse devant le petit nordique aux joues roses.


"Voyons Finlande, toi savoirrr que ça êtrrre inutile. Perrrdrrre êtrrre difficile, mais aprrrès tout, ça êtrrre défaite pourrr Suède, pas pourrr toi... Et de toute façon, toi devenirrr bientôt terrritoirrre rrrusse. Si Finlande cesser de soutenirrr Suède et venirrr avec Rrrussie tout de suite, Rrrussie prrrotéger Finlande, da ?"


C'est vendeur, hein ?
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MessageSujet: Re: Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie]   Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie] EmptyDim 22 Déc - 10:34

En salle informatique, le corps du représentant finnois eut un sursaut, laissa échapper une inspiration sèche, comme s'il venait de se piquer le doigt à une épine.

Et quelle épine...

Plongé dans la réalité virtuelle, Tino avait bien malgré lui laissé échapper un cri, fait un pas en arrière et chuté lourdement à terre.

L'effroi paralysait sa langue, lui interdisant toute réponse. Tel était le sentiment qu'éprouvait le jeune chevalier en levant les yeux vers son adversaire : il lui semblait se trouver face à un ogre, de ce type de créature dont on parlait en chuchotant lors des veillées. Large et massif, mesurant plus de deux têtes de plus que le jeune vassal du royaume suédois. L'ombre de la nation moscovite s'étendait sur lui et sur toute chose, masquant les dernières lueurs de jour, menaçait de le plonger dans les Ténèbres. Il lui fallait affronter ce monstre haut comme dans un cauchemar, et armé de ce sourire empli d'une vénéneuse bienveillance, suave et promesse de périls. Le tumulte de la bataille mourut tout à coup : peu importait le fracas des lames contre les heaumes, le vacarmes des cuirasses, la musique des boucliers que l'on cogne. Tout cela fut englouti par le silence.

La respiration de Tino s'accélérait, goûtant une peur séculaire ; de tout temps, ses voisins des terres de l'Est l'avaient convoité, voulant s'octroyer villages, récoltes, commerces ou soumission des âmes. Face à Moskova lui revenait l'écho d'autres batailles : les rives de l'Aura en proie aux langues de feu, les hurlements de malheureux que l'on égorge, et le rire amusé de Novgorod. Ce rire si familier, qui avait séduit des centaines de pauvres fous parmi les rangs mêmes de ceux de son peuple. Ce rire qui en d'autres temps aurait pu être celui d'un frère, mais qui n'était que terreurs et peines, ce rire tellement semblable à celui de Moskova...

Et Tino resterait impuissant à lutter contre ce péril.

Moskova attendait encore sa réponse, sans s'impatienter, certain de son fait. Peut-être cette lutte était-elle vaine et insensée. Peut-être n'y avait-il nul choix que celui de déposer les armes aux pieds de la nation moscovite, comme l'y invitait le conquérant. Peut-être lui fallait-il renoncer alors que l'adversaire était encore disposé à la clémence, dusse-t-elle s'accompagner d'une pénitence par le sang...

Peut-être...

Et cependant...

Lorsqu'après le désastre de Ladoga, Tino s'était laissé prendre par la bienheureuse inconscience de l'agonie, c'était Messire Ruotsi qui l'avait trouvé, mourant et à demi exsangue. Messire Ruotsi l'avait soigné, l'avait apaisé de ses prières, suppliant Dieu miséricordieux, jusqu'à ce que le Tout-puissant donne à la province finlandaise la force d'ouvrir les yeux.

La première chose qu'il avait été donné de voir à Tino était Messire Ruotsi, le terrible combattant qui par le passé accompagnait les expéditions vikings ; l'inquiétude et les nuits de veille avaient tiré ses traits, mais la lumière rayonnante du petit matin baignait son visage, faisait étinceler le lourd couteau de chasse fixé à son côté et les ornements de sa tunique.

Sa voix rauque avait roulé comme une rivière qui s'éveille au lendemain du dégel.

A compter de ce jour, ils combattraient ensemble les forces impies de l'Est. A compter de ce jour, le royaume de Suède mettrait tout ce qui était en son pouvoir afin de protéger les terres finlandaises. Ainsi avait parlé Messire Ruotsi, et il avait tenu parole, bâtissant des forteresses comme jamais Tino n'en avait vues, solides et braves, véritables défis à Novgorod. Viipuri avait été le premier de ces châteaux ; Tino avait toujours eu pour la résidence une affection particulière.

Alors, sûr de son destin, Tino avait prêté allégeance à son suzerain, avait embrassé la foi de son maître et plus jamais il n'avait tremblé sur le champ de bataille, plus jamais il n'avait fléchi, seul et impuissant, pas même lorsque Novgorod avait embrasé Turku la belle.

Plus jamais.

Viipuri qui allait tomber sous l'assaut moscovite...

En cet instant, par la grâce du Seigneur, cependant que les souvenirs de son suzerain lui revenaient à l'esprit, aussi vifs et étincelants qu'au temps de leur alliance, il n'y eut plus de peur, plus d'hésitation. Les tremblements quittèrent ses mains. Ses ongles s'enfoncèrent dans la garde de son épée ; sans quitter Moskova des yeux, il puisa dans sa foi la force de se relever lentement. Viipuri allait tomber, mais pas sans qu'ils aient combattu. Ensemble.

Le tumulte de la bataille lui revint aussitôt aux oreilles, plus réel et plus infernal encore, terrifiant, labourant ses tympans tel un lion enragé ; pourtant, Tino souriait à son tour.

Il savait ce qu'il lui fallait répondre à Moskova. D'une voix claire, sans plus se préoccuper de son lourd accent finnois, il égrena les mots sacrés, que lui avait enseignés Messire Ruotsi, tout en faisant un moulinet avec son épée :

- Herrens röst går ovan vattnen; Gud, den härlige, dundrar, ja, Herren, ovan de stora vattnen...

A chaque coup de lame fendant l'air, un nouveau verset du psaume. Et que s'abatte la colère du Divin sur les hérétiques...!

- Herrens röst ljuder med makt! Herrens röst ljuder härligt! Herrens röst bräcker cedrar!!


Si jamais vous n'êtes pas bilingues...:
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MessageSujet: Re: Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie]   Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie] EmptyMar 7 Jan - 16:30

Oui, c'était la peur. Cette ombre dans les grands yeux limpides du si petit, du si mignon Tino ne permettait aucune autre interprétation. De la peur, face à la puissance qui se dressait devant lui. Soit. S'il plaisait à Finlande de se laisser glisser dans les nuages noirs et rouges de la peur, de s'y emmitoufler si bien qu'il ne resterait au monde que lui et sa fragilité au creux de la main russe, alors, qu'il en soit ainsi, Ivan s'en trouvait bien, car peu importait la nature des liens, tant que ceux-ci étaient solides, et, ainsi générés, ils le seraient assurément... En soient témoins chaque confrontation, chaque guerre, jusqu'à la plus petite intimidation ; depuis que la vie était apparue, l'effroi faisait tourner le monde. Pour lui, depuis toujours et pour toujours, la peur n'est pas une mauvaise chose. C'est même une force colossale, et elle forge des chaînes plus robustes que bien d'autres sentiments. Alors, que Finlande soit happé par elle au lieu de céder à l'appel de la confiance était tout aussi bien. Tout convenait à Russie, tant que sa volonté était satisfaite.

Elle le serait. Finlande ne résisterait pas. C'était une petite chose, des étendues belles et fertiles, mais pour un pays, le coeur définissait l'orientation, et aux yeux concupiscents de Russie, le coeur de Finlande ne lui permettrait aucune victoire, ni maintenant, ni dans l'avenir. Bien que baigné du soleil froid et clair du Nord, ce coeur sensible, lui-même recelé dans un écrin fragile et délicat, n'avait jamais nourri l'âme d'un viking. Finlande n'était pas un conquérant, c'était la pousse encore frêle d'une fleur qui réclamait soins et eau. Je viens de recevoir le récépissé d'une plainte pour diffamation déposée par l'Association des Virils Finlandais Offensés.

Il l’emmènerait, veillerait sur lui, et oh, faites lui confiance, il saurait s’en occuper. Finlande oeuvrerait pour lui, de toute la force de ses petits bras, et lui, très bientôt, l’étreindrait entre les siens, comme pour l’assimiler complètement, le serrerait contre son cœur aimant, le serrerait jusqu’à lui briser os et volonté. C’était pour lui une certitude, et le regard du petit nordique prouvait que lui aussi en avait conscience.

Ivan en était là de ses projets, attendant patiemment que Finlande se décide. Il n’y avait pas d’autre issue pour lui, son corps fatigué des pertes massives de son pauvre semblant d’armée, et sa petite âme de province docile. De fait, la dernière chose à laquelle il s’attendait était que Tino aie ce genre d’élan hostile, qu’il puise d’on ne sait où ce regain de courage et d’agressivité, que sur ce petit visage se dessine un sourire, ce sourire-là. Et il fit, par réflexe, ce qu’il n’aurait jamais, jamais cru faire devant Finlande : un pas en arrière. Ce soulèvement dû à une flamme dont il ne comprenait pas la provenance, pas plus qu'il ne comprenait la nature de ce que scandait cet acharné, déconcerta Russie durant quelques secondes, ne lui laissant qu’une certitude animale : qu’il le laisse continuer à intensifier sa cosmo-énergie enflammer son mental, et ce vermisseau blond pourrait devenir dangereux - surtout avec son cure-dent à la main – non pas pour la bataille, dont l’issue était de toute façon déjà jouée, mais surtout pour l’asservissement prompt où il comptait le réduire. Alors il se dressa à nouveau, et combla la distance entre Finlande et lui, conscient que de toute façon, il ne le désarmerait probablement pas sans le sacrifice d’une cuisante douleur. Mais c’était la seule chose à faire. Il allait libérer Finlande de la lourde charge que Suède mettait sur ses épaules en le laissant s’accrocher, seul, à des espoirs vains, il allait lui offrir la candeur de l’impuissance, quitte à rencontrer en chemin le tranchant de son arme. La lui faire lâcher, la lui arracher, tordre ce bras rebelle ou le briser, peu importait.

De la chair entaillée coulait le flux sombre du sang russe, le long de son bras, jusqu’aux doigts fermement agrippés au biceps du blondinet. Il aurait pu interpréter la survenance de cette meurtrissure comme un présage, mais ce ne fut pas le cas. Il n’en fut d’ailleurs pas spécialement contrarié. Ce filet de sang qui coulait de son corps pour teinter le tissu qui vêtait Finlande, c’était comme l’ébauche de l’indéfectible lien qui allait bientôt se nouer entre eux.


« Stupide Finlande. Pourquoi obstination ? Toi devoirrr plutôt offrrrirrr loyauté à nouveau maîtrrre, de toute façon, toi êtrrre déjà abandonné. Où êtrrre Suède ? Lui laisser toi combattrrre seul. »


L’idée que Suède devait être tapi dans un coin, tremblant et prêt à déposer les armes, le fit sourire plus largement. Ce grand voisin était agaçant, mais il ne lui poserait pas davantage de problème. Le siège touchait à sa fin, et désormais, tout n’était plus question que de minutes.

Alors il resserra sa prise sur ce bras dont il n’avait pas soupçonné la puissance – laquelle viendrait bientôt s’ajouter à la sienne, colossale, et le ceignit du sien, avant de relâcher sa première prise et d’élever sa main à hauteur du visage délicat. Il laissa sur la petite bouche finlandaise, en une caresse de ses doigts ensanglantés, de sombres traînées rouges au parfum ferreux, et ajouta à voix basse, sussura presque, d’un ton où pointait ce qui pouvait ressembler à la tendresse d’un enfant pour sa peluche neuve.


«Ca êtrrre illusion de choix, pauvrrre petite marrrionnette de chairrr… Chairrr douce, donner envie de morrrdrrre. Peut-êtrrre Rrrussie morrrdrrre. Morrrdrrre tellement que finirrr parrr manger toi. Qui êtrrre désorrrmais inquiet pourrr Finlande ? Perrrsonne, da ? Finlande bientôt disparrraitrrre. »


C’est une belle mort, que de finir dévoré par la Russie. Et c’est ce qui arriverait, métaphore ou non. Finlande était sa récompense, et à cette heure qui était celle de la victoire, ou peu s’en faut, il lui appartenait déjà.
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MessageSujet: Re: Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie]   Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie] EmptyDim 12 Jan - 12:54

Le Seigneur lui était témoin, Tino était parvenu à atteindre son adversaire, avait rougi la lame de son épée au sang impie de la nation moscovite ; et pourtant, Moskova toujours demeurait debout tel l'abominable Goliath, Moskova toujours souriait. Piégé contre lui, Tino serrait la garde de son épée, refusant de lâcher prise, refusant de capituler. Son corps s'était contracté par réflexe : s'agissait-il pour lui se faire plus fort encore et de résister ? ou de la terreur paralysante qui menaçait de l'emporter à nouveau à chaque parole de la nation moscovite?

Non, la foi de Messire Ruotsi était sans bornes, sans failles, elle les sauverait tous les deux, et ces centaines de braves, oui, elle les sauverait tous, s'ils en étaient dignes...

Cependant, chaque inspiration était une torture, une lutte pour gonfler à nouveau ses poumons, les emplir d'air malgré l'implacable étau du combattant moscovite et pouvoir égrener un nouveau verset du psaume.

L'haleine du combattant avait des élans de mort et de renoncement ; il semblait à Tino qu'il lui fallait terrasser l'un des cavaliers de l'Apocalypse, un suppôt infernal, une créature sans âme.

Glacial était l'air en ce jour maudit, un froid hivernal mordant comme les nuits de Ténèbres ; et pourtant, Moskova semblait dégager une chaleur comparable aux fournaises de l'enfer, telle qu'onc homme n'aurait pu émettre. Une flamme couleur rubis qui serpentait sur la peau de Tino ; un sang bouillonnant qui rougeoyait la manche de sa tunique tâchée. Une lancinante fièvre que faisait naître le corps de l'adversaire, plus proche que jamais, à vous murmurer à l'oreille, à s'approcher plus près encore, l'ennemi que nul coup ne semblait atteindre et qui toujours voyait sa force grandir. Et cette voix plus suave que celles des intrigantes qui souvent avaient approché Messire Ruotsi dans les tavernes de la capitale ; cette voix douce comme le miel et prompte à vous murmurer les plus terribles des cauchemars...

Prodiges inhumains que tout cela...

...diableries...!!

Les textes sacrés s'étranglèrent pour de bon dans la gorge du jeune vassal.

Etait-ce cela? Moskova avait-il pactisé avec le Malin pour emporter la victoire? Aurait-il été jusqu'à se damner pour être certain d'asservir terres et âmes? Y avait-il du vrai dans les médisances du méchant homme? Sans y prendre garde, il laissa les paroles doucereuses s'insinuer jusque dans son âme, leur signification emplir soudain ses pensées. Messire Ruotsi avait-il été vaincu, malgré sa force, malgré l'amour de son dieu, malgré l'amour de son peuple? La bannière azur était-elle tâchée de sang et de boue? Messire Ruotsi gisait-il dans un coin du champ de bataille, défait, sans que Tino ait pu se montrer digne de son serment, sans que Tino ait pu lui épargner l'un ou l'autre de ces coups? Messire Ruotsi avait-il... fui, s'était-il abandonné au désespoir en les offrant en sacrifice à cette créature de tourmente?

Les yeux du jeune Finnois s'agrandirent, le sang déserta la peau pâle de ses joues, tel était l'effroi qu'avaient causé les paroles de la nation moscovite. Une supplication faible comme le premier flocon d'hiver quitta ses lèvres tâchées d'écarlate.

- ....E-ei... Cela ne ....se peut...

Moskova souriait, comme le loup qui s'apprête à se repaître d'un faon à la patte brisée. Il semblait à Tino que chaque inspiration embrasait sa gorge d'une traînée d'air brûlant.

-....ei...

Non... Messire Ruotsi était brave. Messire Ruotsi n'aurait jamais fui en les laissant seuls face au péril. Messire Ruotsi était demeuré en ces lieux, de cela Tino était certain. Peut-être était-il tombé, mais alors cela avait été pour protéger Tino, protéger les milliers d'âme du Royaume. Même si Viipuri tombait, plaise à Dieu que Tino se montre digne d'un tel sacrifice.

Il lui sembla soudain respirer avec plus de liberté, que la lueur avait cessé de vaciller pour rayonner plus fort encore.

Tel n'était-il pas le pouvoir du démon? Prompt à insinuer dans les coeurs la tentation, la luxure, le doute... Tous les maux qui affaiblissent le bras de l'homme. Tous les maux qui ne doivent jamais affaiblir le Juste.

Jamais se rendre. Jamais.

- .... herrens röst är... en ljungande blixt. De-!

Alors se produisit un grand miracle.

Tino allait poursuivre sa récitation du psaume mais du sol monta une grande clameur, un grondement comme si la terre elle-même entrouvrait ses mâchoires. Il y eut un souffle ardent, une lueur aveuglante, un brasier chargé de souffre, puissant comme celui d'un dragon et capable de balayer même les plus hautes montagnes.

Cela ne dura qu'un instant. La tour principale de Viipuri avait disparu.


OOC:
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MessageSujet: Re: Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie]   Boum, quand mon coeur fait Boum [Finlande-Russie] EmptyDim 16 Fév - 20:52

Pourquoi rester, finalement ? Pourquoi insister et rester sur place ? Suède terré dans un recoin, vaincu ou enfui en tremblant, sa minable armée écrasée, toutes ressources épuisées. Tout était fini, alors pourquoi rester là ? Autant en finir avec les préliminaires et emmener Finlande sans attendre davantage. Après tout, il l'avait gagné, et il avait tant à en tirer... Par ailleurs, il ne soupçonnait même pas à quel point. Il l'effrayait, ça c'était un fait, mais lui inspirer une telle terreur ? Allons donc ! Stupide, mais amusant, et surtout, un puits sans fin de ressource.


Bien sur, la peur du petit blond marmonneur renforçait déjà son emprise à venir, mais il ne se doutait pas de la puisssance carrément surhumaine que celui-ci lui attribuait. Et c'était bien dommage,parce que l'envergure des fantasmes finlandais l'auraient probablement bien flatté. L'envergure, seulement. Pour le reste, ce n'était pas très gentil. Lui prêter tant de vilaines intentions et une âme aussi noire, alors qu'il n'était en somme là que pour rendre service, et qu'il offrait si généreusement d'accueillir Finlande dans la belle lumière de ses propres victoires... Après tout, l'infâme, c'était Suède, pas lui, et la chaleur qui enveloppait Finlande n'était que celle de l'infini amour qu'il comptait lui porter. Un amour vraiment dévorant. Il apprendrait. Alors, pourquoi rester ?


"Ça êtrrre. Finlande bien ouvrrrirrr yeux, et comprrrendrrre. Ça êtrre vérrritable délivrrrance pourrr toi, da ?"


Apparemment, c'était un fait que Finlande n'avait pas encore assimilé. Il n'en finissait pas de glapir, et de se raccrocher à des espoirs vains, à des chimères stupides, et à la supposée présence de Suède. Et c'était pour ça qu'il ne l'avait pas encore emporté. Que ses grands yeux restent ouverts, en effet, et transmettent à son esprit retors la fin de la bataille et la résignation qu'il devait assimiler au plus vite... Et les supplications tinesques n'y pourraient rien, parce que rien en ce monde ne pouvait enrayer l'ordre des choses.


Rien.
... Bon, d'accord, rien, sauf un miracle.


Avant même le bruit, ce fut la secousse qui le saisit, qui pénétra chaque parcelle de son corps d'un élan sec et sourd. Et puis le fracas assourdissant de l'explosion, violente et jaillie de nulle part et de partout, emplissant l'air froid de novembre, la clameur assourdissante de la tour meurtrie, qui, en guise de sang, avait vomi éclats incandescents et conquérants moscovites.

L'explosion avait figé Ivan, qui ne s'aperçut qu'à peine que la stupeur avait relâché son emprise, et que, comme une insultante métaphore, Finlande lui glissait des mains, comme on retire à un jeune enfant un objet qu'il s'est arbitrairement approprié.

Le temps s'était suspendu durant une seconde qui sembla un siècle. Et, était-ce une impression, ou tout son avait-il soudain disparu, pour laisser place à un silence opaque et malsain ? Pour lui, le charme se rompit à l'instant même où il recula, d'un pas, un tout petit pas qui lui serait pourtant terrible à posteriori. Et pourtant, n'eut-il pas été esquissé que ça n'aurait rien changé, de toute façon. Comme la mer se retire après avoir abattu une lame violente, l'armée de Moscou se repliait d'un élan net et dans le chaos le plus absolu, et dans la panique la plus totale.
Retraite rime avec défaite.

Décontenancée, la nation n'avait pas encore assimilé l'aspect ridicule de la chose. Oui, l'aspect "ha bah on allait gagner mais on s'est barrés sur un malentendu, t'vois", celle qu'il allait falloir atténuer avec une histoire un peu plus épique...
Peu importait ce qui s'était produit, la fuite n'était plus endiguable, et si c'était vraiment un miracle, alors que Danemark aille se faire foutre. Encore un pas en arrière ; il posa les yeux sur Finlande, un regard un peu perdu qui se teintait peu à peu d'une folle contrariété, et le sourire qui revenait, un peu altéré, mais beaucoup moins doux.


"Toi bien te rrrappeler quoi avoirrr été dit, Finlande. Toi... Un jourrr, toi pleurrrer aux pieds de Rrrussie. Bientôt."


Il recula, à nouveau, appuya le bout de ses doigts sur ses lèvres, et envoya à Tino ce baiser chargé de promesses et de menaces.... Avant de se détourner, et de disparaître au coeur du mouvement précipité du retrait, abandonnant le petit blond en même temps que les lieux.

Il faudrait vraiment trouver une autre chute à cette débâcle.
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