Après avoir passé on ne sait combien de temps sous la coupelle d'autres pays, l'Estonie, une fois devenue indépendante, a décidé que la démocratie, c'était cool, mais une démocratie gêré par les citoyens, c'était encore mieux. C'est pourquoi, une fois qu'il eu son propre gouvernement, le pays a choisi d'être une
démocratie parlementaire, c'est à dire pour ceux qui seraient long à la détente qu'elle s'appuie essentiellement sur le parlement, que nous nommerons
Riigikogu dans la suite de cet article, n'oublions pas que nous sommes en Estonie et que pour exercer des fonctions au gouvernement, il faut parler estonien (les minorités ne sont pas représentés, non, même pas les russophones, c'est d'ailleurs un problème assez grand qui ne semble pas préoccuper beaucoup le gouvernement).
Le Riigikogu, donc, est un parlement ne possédant qu'une seule chambre, a pour charge non seulement d'approuver la législation, mais aussi de nommer, entre autres hauts officiels et fonctionnaires, le Juge en Chef de la Court Suprême et le Premier Ministre, que le Président aura choisi au préalable, Président justement élu par le parlement. Le rôle du Riigikogu ne s'arrête pas là, cependant : les ratifications des traités militaires étrangers, les changements de loi, l'approbation du budget... toute question importante concernant l’État passe par-là. A noter que le Riigikogu étant entièrement équipé de matériel de vote informatique, les résultats sont transmis via internet et donc directement accessibles aux citoyens, et ce depuis plusieurs années ; cela fait de l'Estonie le premier pays a avoir complétement numérisé ses votes.
Outre d'être un bâtiment chargé d'histoire et d'avoir une couleur du plus bel effet, le château de Toompea est l'endroit où ont lieu les réunions du Riigikogu.(A gauche, le chateau ; à droite, la salle de réunion) Composition :Le Riigikogu est composé de 101 sièges. Un parti politique ne peut occuper qu'un certain nombre de siège (minimum 5) et organiser un groupe parlementaire que s'il obtient au moins 5 % des voix des citoyens estoniens ; le parti ayant eu le plus de suffrage est celui à qui il revient la tâche de former le nouveau gouvernement.
Depuis les dernières élections (6 Mars 2011), le parlement est divisé ainsi :
-33 sièges pour le Parti de la Réforme d'Estonie, parti libéral centre-droit ;
-23 sièges pour l'Union Pro Patria et Res Publica, ou alternativement, Isamaa ja Res Publica Liit, abregé en IRL, centre-droit également, mais parti plus conservateur ;
-21 sièges pour le plus ancien parti estonien, le Parti du Centre, parti... Oui, bon, parti centriste, c'était facile à deviner, penchant plus pour la gauche cependant ;
-19 sièges pour le Parti Social-Démocrate, lui aussi assez explicite en son nom ;
-Et enfin, si vous avez bien compté jusqu'ici, il reste 5 sièges 'sans étiquettes', dont les représentants n'appartiennent à aucun parti politique.
Le Président :Si, bien sûr, comme vous l'avez compris, le Riigikogu détient la majorité des pouvoirs, l'Estonie dispose tout de même d'un Président qui sert surtout à représenter le pays, et qui se doit d'être impartial et donc doit suspendre son adhésion à tout parti politique durant ses fonctions.
Le Président, élu pour 5 ans s'il obtient les deux-tiers des voix du Parlement que ce soit au premier ou second tour des élections, outre ses fonctions de représentant, a aussi pour mission d'élire -et relever de leurs fonctions- les représentants diplomatiques de la république d'Estonie et les membres du Gouvernement, et, en temps que commandant suprême de la défense nationale de l'Estonie, de proclamer l’État de guerre en cas d'agression armée. Il dispose aussi du droit de veto sur les projets de loi qu'il juge contraire à la Constitution.
le président prenant des selfies avec un groupe d'étudiants Le président actuel,
Toomas Hendrik Ilves, dont le mandat a été renouvelé en 2011, en plus d'être connu pour ses magnifiques nœuds papillons, possède un master de psychologie et sait parler 4 langues fluidement en plus de l'estonien (anglais, espagnol, allemand et letton), mais ce qui le rend vraiment populaire, c'est
Twitter.Oui, on parle bien du site avec un petit oiseau bleu. Qu'on s'explique : il y a bien des présidents qui ont un compte géré par une secrétaire ou on ne sait qui, sensé gérer leur popularité. Notre très cher président, lui, se sert de son compte directement pour expliquer aux citoyens les affaires importantes, que ce soit du pays ou internationales, ou tout simplement parler du tout dernier roman sorti.
Oh, et de temps en temps, remettre à leur place les prix Nobels critiquant le programme d'austérité économique du pays comme Paul Krugman. Mais, après tout, il faut bien un président pareil à la tête du pays le plus hightech au monde.
Le Premier Ministre (ou Peaminister) :Élu pour 4 ans par le Riigikogu, sur suggestion du Président ou non, le pouvoir du Premier Ministre va dépendre énormément de son parti. En effet, bien que ce soit le parlement qui possède les pouvoirs législatifs, si le gouvernement est fait essentiellement de membres d'un parti où le dit ministre possède une certaine influence, en temps que tête du gouvernement dont il supervise le travail, cela lui donne une autorité considérable. C'est aussi lui qui nomme le secrétaire d'État, qui dirige la chancellerie d'État, qui constitue l'administration centrale du gouvernement estonien.
Le dernier Premier Ministre en date, Andrus Ansip Le Premier Ministre 'actuel', Andrus Ansip, membre du Parti de la Réforme (celui possédant le plus de siège) a donné l'annonce de sa démission le 23 février 2014 et rendu ses fonctions le 4 mars suivant, au cours de son 3eme mandat ce qui lui fait 9 ans au total à ce poste-là. Déjà impopulaire auprès des russophones pour sa décision de relocaliser une statue érigée en mémoire de soldats soviétique (décision qui a d'ailleurs fini en cyber-attaques), l'opinion publique des citoyens à son opinion baissait de plus en plus suite à des opinions telles que «19 euros, c'est largement suffisant, pour une pension alimentaire », cela plus la popularité baissante de son parti et ses ambitions de devenir le prochain commissaire européen estonien, l'a poussé à cette démission ; cependant, en accord avec la loi estonienne, cela veut dire que le gouvernement entier résigne à ses fonctions, et doit être reconstitué et approuvé par le Riigikogu.
Bref, merci Andrus Ansip de mettre la pagaille dans cette période de tensions.
- Spoiler:
Je remercie Wikipedia, aussi bien en français qu'en anglais, ainsi que news.err.ee pour les sources.
En bonus pour ceux qui ont lu jusqu'ici,
je vous laisse apprécier à quel point le président porte bien le costume traditionnel.